HORLOGER-BIJOUTIER DES TÊTES COURONNÉES
Fondateur de l’École d’Horlogerie de Paris
MAÎTRE HORLOGER CHRONOMÉTRIER
Fournisseur de la Marine de l’État. Fournisseur des sociétés de courses hippiques françaises.
Fournisseur breveté de l’empereur Napoléon III, de l’empereur du Brésil Pierre II, du roi d’Espagne Alphonse XII, du roi du Portugal Louis Ier, du roi de Bavière Louis II, de la princesse puis reine Maria Pia de Savoie, du Shah de Perse, du Sultan de Zanzibar…
Chevalier, Officier puis Commandeur de la Légion d’honneur.
Officier de l’ordre des Palmes académiques, Officier de l’Instruction publique.
Décorations étrangères :
Chevalier de l’Ordre du Christ,
Chevalier de l’Ordre de Charles III,
Chevalier de l’Ordre de Léopold,
Officier de l’Ordre du Lion et du Soleil.
Pendule A.-H. Rodanet en marbre noir et bronze surmontée d’un buste de Diane de Poitiers
Doté d’une extraordinaire capacité de travail à laquelle s’ajoute une activité dévorante, Auguste Hilaire Rodanet suit les pas de son père pour devenir à son tour l’une des personnalités les plus marquantes de l’horlogerie française.
Fort de sa formation paternelle, le jeune artiste se passionne pour les mathématiques et l’astronomie, branches dont, même très jeune il donne des leçons à l’école d’hydrographie de Rochefort-sur-Mer. Puis à l’âge de vingt ans, Auguste Hilaire part travailler à Paris chez le chronométrier Simon Vissière (1822-1887), horloger de la Marine impériale. Puis, de 1858 à 1865 il passe successivement dans les ateliers de Charles Frodsham à Londres, et de Patek et Philippe à Genève où il devient chef des ateliers de cette dernière maison. Précédemment en 1858, il obtient la distinction la plus élevée qui ait été décernée à Limoges pour un chronomètre à suspension propre à déterminer les longitudes en mer.
De retour à Paris, il crée sa maison d’horlogerie A.-H. Rodanet en 1865 qui acquiert une réputation immédiate. D’abord installé au n°38 puis au n°36 de la rue Vivienne (IIe arr.), il devient l’agent exclusif de Patek Philippe en France et n’a de cesse de s’attirer la préférence des plus hautes personnalités. Auguste Hilaire reçoit rapidement le brevet impérial de fournisseur délivré par Napoléon III puis le titre officiel d’« Horloger-Bijoutier des têtes couronnées » par la maison royale portugaise en 1868. Il devient le fournisseur breveté de l’Empereur du Brésil par lettre impériale du 2 novembre 1874. Son influence prédomine, il devient fournisseur de la Marine de l’État puis fournisseur des principales sociétés de courses hippiques françaises.
Horloger fort habile et universellement reconnu, Auguste s’est fait remarquer par les plus hauts dignitaires de son temps parmi lesquels s’ajoutent le roi d‘Espagne, le roi de Bavière, la princesse Maria Pia de Savoie, le Shah de Perse, le sultan de Zanzibar, ainsi que de grandes personnalités comme Gustave Eiffel ou bien le compositeur Camille Saint-Saëns … ainsi, en imposant le nom Rodanet auprès des cours royales et impériales, il confère à la marque son assise mondiale.
Auguste Hilaire obtient de nombreuses récompenses lors d’Expositions Universelles à Paris, Philadelphie, Sydney, Vienne… Cette dernière où il réalise le plus petit chronomètre au monde en 1873.
Dès 1874, il s’impose au sein de la Chambre syndicale d’horlogerie de Paris en devenant membre, secrétaire, vice-président puis Président en 1880, fonction qu’il conservera jusqu’à son décès. C’est en cette qualité qu’il fonde la prestigieuse École d’Horlogerie de Paris en défendant l’idée d’un enseignement d’excellence à ses membres. Après les nombreux et brillants succès obtenus par l’École d’Horlogerie de Paris aux Expositions Universelles, Auguste Hilaire reçoit la croix de Commandeur de la Légion d’honneur en 1900, distinction inconnue jusqu’alors dans les annales de l’horlogerie.
En 1885, Auguste Hilaire est nommé Officier de l’Instruction publique. Précédemment déjà, il prend une part active aux diverses expositions organisées à Paris comme exposant puis comme membre du jury. Il est en outre membre et rapporteur du jury pour plusieurs expositions internationales à l’étranger.
En sa qualité de président du comité de rédaction de la Revue Chronométrique, il publie dans ce journal plusieurs conférences sur l’enseignement technique avec ses nombreux discours lors de la remise des récompenses aux élèves de l’École d’Horlogerie de Paris au Palais du Trocadéro. Auguste a une plume alerte qu’il sait habilement mettre au service de son esprit combatif.
En 1887, il publie un ouvrage intitulé L’horlogerie astronomique et civile, ses usages, ses progrès, son enseignement à Paris.
Aux congrès internationaux de chronométrie à Paris en 1889 et 1900, il est l’un des vice-présidents. À ce titre, il présente deux rapports, l’un sur la production mécanique en chronométrie, l’autre sur la définition du chronomètre et le genre d’échappement qu’il comporte.
En 1904, il est nommé maire du IIe arrondissement de Paris et membre du conseil de surveillance de l’Assistance publique. Il avait été précédemment membre du Conseil des prud’hommes et du Conseil supérieur de l’enseignement technique, juge au tribunal de commerce de la Seine et membre doyen de la Chambre de commerce de Paris. De toutes ces fonctions, il s’acquitta avec un dévouement sans borne et une compétence incontestable.