Épouse de Julien Hilaire Rodanet
Une des toutes premières femmes photographes
L’art d’immortaliser le temps par Élisabeth Rodanet
Installée au n°5 rue Vivienne à Paris (IIe arr.) dans le quartier des précurseurs de la photographie Élisabeth Rodanet est tout d’abord remarquée pour son sens de l’esthétisme avec ses créations de chapeaux en tant que modiste avant d’épouser le rochefortais Julien Hilaire Rodanet en 1834 à Paris. Le couple s’installe deux ans plus tard à Rochefort-sur-Mer. Elle prend probablement conscience de l’évolution des procédés photographiques en accompagnant son mari horloger à l’Exposition nationale de 1844 où y est présenté le daguerréotype puis à l’Exposition universelle de 1855 avec la technique du collodion humide qui fait son apparition.
Élisabeth Rodanet possède son propre atelier de photographie à Rochefort-sur-Mer et le premier de la ville dès 1847. Elle exerce durant près de vingt années sur les mêmes lieux d’activité que ceux de son mari horloger et Élisabeth est l’une des rares femmes photographes à se présenter à des expositions régionales et nationales, parfois la seule.
Informée des dernières avancées photographiques, Élisabeth n’hésite pas à se perfectionner en prenant des cours auprès du célèbre photographe Auguste Belloc. Maîtrisant parfaitement les procédés matériels, chimiques et techniques de la photographie, Élisabeth Rodanet reçoit une médaille d’argent à l’Exposition de la Rochelle en 1856 pour avoir présenté plusieurs portraits : « Les accessoires sont bien saisis, un grand poli, une grande netteté se joignent à beaucoup de vérités ».
Lors de la troisième exposition de la Société française de photographie à Paris au palais des Champs-Élysées en 1859, Élisabeth Rodanet est la seule à se présenter avec Louise Laffon au milieu de 150 photographes français et étrangers parmi lesquels Nadar, Le Gray, Nègre, Disdéri …
Un couple pionnier et visionnaire qui a su exceller dans leur domaine, l’un dans l’art horloger à la recherche de la précision du temps et l’autre dans l’art de la photographie pour arrêter le temps. Ils ont su partager ensemble le goût des nouvelles découvertes techniques avec une émulation bénéfique au profit de leurs œuvres. Sans le savoir, Élisabeth Rodanet a permis d’immortaliser l’illustre dynastie Rodanet avec ses photographies et m’a permis aussi, de remonter le temps pour écrire leur exceptionnelle histoire !