Première école née de l'initiative privée, reconnue d'utilité publique par l'Etat

L’école a été fondée en 1880 sous le patronage de la Chambre syndicale d’horlogerie de Paris notamment grâce à son président Auguste Hilaire Rodanet. Il devient l’un des membres les plus actifs et les plus influents de la profession horlogère puisqu’il réussit à fédérer de nombreux horlogers réputés pour devenir membres fondateurs de cette œuvre d’enseignement d’excellence.

Totalisant plus de 80 membres fondateurs, nous pouvons citer de hautes personnalités horlogères comme Paul Garnier, Henry Lepaute, Onésime Dumas, Théodore Marie Leroy, Robert Houdin fils, Gustave Sandoz, les descendants de la dynastie Japy, Claudius Saunier (fondateur de la Revue chronométrique), Louis Constantin Detouche, Horlogerie Diette (devenue Diette-hour puis Hour-Lavigne), etc. Des institutions gouvernementales, telles que le ministère de l’Instruction publique, le ministère du Commerce et le Conseil municipal de Paris se joignent également à cette fondation.
Initialement inaugurée au 99, rue du Faubourg-du-Temple à Paris (Xe arr.), l’école déménage en 1888 au 30 rue Manin (XIXe arr.) et ne tarde pas à obtenir l’admiration du gouvernement et du président de la République Jules Grévy, qui la reconnaît d’utilité publique par un décret du 12 juillet 1883.

Plusieurs représentants de l’État, dont des hauts fonctionnaires, ministres, députés et préfets, proclament publiquement les services rendus par l’École d’Horlogerie de Paris lors des cérémonies annuelles de remise des récompenses au Palais du Trocadéro.

Cette institution a dispensé un enseignement théorique et pratique à des milliers d’élèves, qui sont devenus des ouvriers habiles ou des maîtres horlogers estimés et très prisés par les plus prestigieuses maisons horlogères.

Avec les ressources modestes de la Chambre syndicale d’horlogerie de Paris, Auguste Hilaire a fait de nombreux sacrifices et fourni des efforts considérables pour atteindre ses objectifs. Après les nombreux et brillants succès obtenus par l’École d’Horlogerie de Paris lors des Expositions nationales et universelles, il reçoit en 1900 la croix de Commandeur de la Légion d’honneur, une distinction jusqu’alors inconnue dans l’histoire de l’horlogerie.

Distribution des récompenses par de hautes personnalités au prestigieux Palais du Trocadéro

Une formation de haute précision

Denis Roussialle, délégué-rapporteur de l’Exposition universelle de Paris en 1889 :

« Cette belle réussite n’est-elle pas due à la foi inébranlable de son directeur, M. Rodanet, que les difficultés incessantes qu’il a eues à surmonter, loin de le décourager, ne faisaient qu’exciter son ardeur, qu’animer son courage ? C’est lui, d’après l’aveu même de ses collaborateurs, c’est lui qui a fondé l’École d’Horlogerie de Paris, comme Eiffel a construit sa tour ; c’est-à-dire qu’il a su s’entourer de collaborateurs de mérite, comme Eiffel d’ingénieurs distingués ; qu’il a fait passer ses convictions ardentes dans le cœur de son entourage, qu’il a su se choisir. Tous alors, ne faisant qu’un, la lutte devenait plus facile et le triomphe plus certain. Le triomphe, il est là, à l’Exposition de 1889 ; c’est le résultat obtenu par les nombreux élèves qu’elle forme, par la somme des travaux remarquables exposés dans la vitrine de l’enseignement technique et dans la vitrine classe XXVI, depuis le plus simple outil jusqu’au chronomètre de bord et de poche. » 

Auguste H. Rodanet, président du jury international des récompenses à l’Exposition universelle de 1900.

En 1900, l'Ecole d'Horlogerie de Paris remporte la plus haute récompense décernée à l'unanimité par le jury international, la médaille d'or

Cette formation d’excellence perdure aujourd’hui au lycée Diderot à Paris (XIXe arr.). Encore à ce jour, certains élèves aiment à préciser dans leur curriculum vitae qu’ils ont reçu une formation de l’École d’Horlogerie de Paris. 

Auguste Hilaire Rodanet (1837-1907)
Président-fondateur de l’Ecole d’Horlogerie de Paris
Président de la Chambre syndicale d’horlogerie de Paris (1880-1907)
Commandeur de la Légion d’honneur (1900)